Comment l'enseigne-t-on piano chez un enfant

L'enseignement de piano chez l'enfant a ces particularités

On n'enseignera pas chez l'enfant comme chez l'adulte. Bien qu'il est préférable de commencer apprendre les notes et le piano le plus tôt possible on n'enseignera pas piano à un enfant de même manière que à un adulte.  Longtemps considéré comme le roi des instruments, le piano cumule chez le praticien un nombre impressionnant de qualités : concentration, esprit d’analyse, sensibilité à la musique, lecture des notes, capacité à explorer l’espace du piano avec ses doigts à l’aveugle, découpler la main droite de la main gauche, écoute, patience, douceur, force… Le rapport au corps, à l’espace, à l’esprit fait du pianiste une personne à la croisée de son corps et du monde. C'est cette complexité sera reflétée dans l'enseignement de piano, et surtout dans son enseignement chez l’enfant.

Les instruments de mois en moins chers, mais peu adaptés à l'enfant

L’usage du piano s’est aujourd’hui démocratisé, en particulier du fait de la qualité des pianos électroniques qui, pour moins de mille euros, offrent un toucher et une expérience sonore très fidèles aux pianos traditionnels. On peut même trouver les instruments avec le touché correcte autours de 100 euros !!  en plus de cela du fait de sa longue tradition, le piano véhicule une culture riche de plusieurs siècles et son répertoire comprend une variété enthousiasmante : classique, jazz, blues, rock’n roll,... Pour peu que l’on soit bien orienté ou curieux, le choix proposé par cet instrument est prodigieux.  En revanche, il existent très peu d'instruments spécifique l'enfant. On trouve encore les clavecins épinettes qui ont les touches plus petites et légères, mais qui sont difficile à accorder... car il n'y a plus de spécialiste.  C'est pourquoi on travaille sur les vrais piano et avec la taille de clavier standard tout en adaptant les exercices du clavier aux petites mains.

 

Le développement intellectuel et sensoriel de l'enfant

L’imaginaire collectif a longtemps associé le piano à l’image d’une personne cultivée. La croyance populaire a ainsi accueilli la découverte de « l'effet Mozart » sans recul à l’occasion d’une étude de 1993, sous échantillonnée pourtant. A ce jour certains rapports s’interrogent toujours sur l'évidence un impact de l’écoute de Mozart sur l’intelligence. Il est en revanche établi que la pratique et l’écoute de la musique ont un effet calmant sur les angoisses, la nervosité, et qu’elles développent de réelles capacités chez le musicien. Comme toute pratique nécessitant un apprentissage exigeant, le piano a un impact positif sur le développement psychomoteur et sur les facultés d’analyse, de cognition, de compréhension et la sensibilité. Ce dernier point doit être souligné avec plus d’emphase : la musique permet d’exprimer des émotions qui ne sont pas toujours dicibles ni intégrables dans la vie courante : c’est la grande force de l’art. Exprimer le grandiose, la tristesse, la joie, l’angoisse, ou tout cela en même temps, et dans un parcours musical, est à la fois libérateur et bienfaisant.

 

Le rythme de cours de piano et leur place dans l'emploi du temps

Il ne faut pas oublier que la pratique du piano est efficace quand elle s’insère dans le quotidien. Quinze minutes par jours valent mieux que trois heures par semaine. C’est donc une excellente école de persévérance et de régularité. Ces qualités, requises dans tous les domaines de l’existence, peuvent ainsi être apprises très tôt et mises en œuvre dans un cadre qui, malgré ses exigences, peut-être amusant et source de plaisir. Il s’agit de trouver le bon équilibre entre obligations et envies. Par contre il ne faut pas oublier que le piano est une activité avant tout intellectuelle, et qui sollicite une mobilisation importante des moyens cognitifs. Il est donc préférable dans la mesure du possible envisager les cours de piano et de solfège ( ou d'éveil musical) de votre enfant dans la journée qui est libre des activités scolaires, par exemple mercredi ou samedi matin. Les cours de piano à 18:30 après une journée de l’école très chargée, sont, bien évidemment, à éviter.

Pour des questions de motivations, il est sans doute préférable de suivre les inclinations naturelles de l’enfant vers un instrument donné. S’il choisit le piano, cette pratique, ainsi que celle du solfège, sont des acquis pour la vie. Au même titre que le français ouvre les portes de la lecture et de la littérature ou les mathématiques permettent de comprendre le fonctionnement physique du monde, le solfège offre la possibilité de lire toutes les partitions musicales, sur tout instrument, à toute époque : le bénéfice est immense, ouvrant un champ considérable qui est alors, littéralement, à portée de doigts.

 

La personnalité de l'enfant à prendre en compte

Mais les enjeux du piano ne sont pas seulement liés à la sphère du musicien : c’est un instrument qui donne à entendre de la musique. Il est vecteur par là-même de socialisation, il invite à interagir avec les autres. L’admiration suscitée par le pianiste cimente certes la confiance en soi, mais le musicien est poussé à communiquer sur un autre mode que celui qu’il expérimente au quotidien. Dans ce moment privilégié, le pianiste externalise des émotions, une sensibilité, en communiquant avec autrui ce qui, sans cela, aurait pu rester à l’intérieur de lui pour toujours. Ce rapport social est fondamentalement ancré dans l’être humain et fait de la pratique de la musique en général, du piano en particulier, une dimension essentielle. Le prolongement naturel en est le récital en cercle restreint, jusqu’au concert devant une plus large audience. Un instant privilégié de partage communautaire.  Le choix du piano, comme instrument de musique est aussi révélateur d'un certain type de personnalité :  le plus souvent leadeur charismatique, qui est capable de mener son publique lui seul.

 

Le jeu et l'apprentissage

La notion de jeu est toujours présente dans l'apprentissage de l'enfant. Le jeu du musicien sur sa gamme, mais aussi le jeu, presque permanent, de l’enfant qui apprend, qui joue et se joue des règles, les détourne pour mieux les assimiler, s’amuse à repousser les limites, et apprendre toujours plus. C’est un plaisir essentiel, qui s’apprend et se communique, mais qui, à un moment, s’expérimente seul : l’enfant, au hasard des noires et des blanches, se dessine une mélodie intérieure. Il se hasarde, s’enhardit, combine et recombine. Et restitue enfin, le fruit de ses recherches et de ses progrès.  Tout l’art de l’adulte est alors de l’accompagner. De l’aider à trouver un chemin, vers lui-même et vers les autres.